Menu

Les troubles de la coordination - Dyspraxies

Les adaptations pédagogiques

L’enseignant doit baser son enseignement sur le contenu en incluant les adaptations personnalisées pour les enfants présentant des troubles de coordination. Chaque enfant dyspraxique est unique. Les aménagements scolaires sont donc à adapter à l'enfant en fonction de la nature, l’intensité de ses troubles, de son développement. Le choix et le maintien de ces aménagements doivent faire l’objet d’une réflexion commune entre les différents professionnels qui interviennent autour de l’enfant/ du jeune. Un projet de scolarisation incluant les volets pédagogiques, thérapeutiques et rééducatifs doit être élaboré en accord avec la famille. Il permettra également de préciser le rôle propre de chaque professionnel. En effet, on ne peut pas demander à un enseignant de se substituer à un rééducateur.

Les adaptations pédagogiques répondent à plusieurs principes généraux :

  • Il s’agit d’une part d’éviter de placer l’enfant en situation d’échecs constants et/ou de fatigabilité qui peuvent entraîner une importante perte d’estime de soi. En classe maternelle, on veillera donc à faciliter ou réduire les activités manuelles. En primaire, il s’agira de libérer l’enfant de la contrainte des manipulations diverses (de cahiers, de classeurs, d’outils scolaires…) et du geste graphique en limitant autant que possible la prise de notes.
  • Il s’agit de valoriser et s’appuyer sur les compétences de ces enfants dans les domaines langagier, du raisonnement et mnésique en favorisant les voies auditives et verbales lors des situations d’apprentissage et d’évaluation.
  • Si l’enfant présente des troubles du regard et/ou visuo-spatiaux, il faut faciliter la prise d’informations visuelles en proposant un matériel simple, dépouillé de distracteurs et en limitant le nombre d’exercices par page.

Voici quelques généralités sur les adaptations que l’on peut proposer en classe, sachant toutefois qu’il s’agira toujours d’un programme « sur mesure » élaboré à partir de l’évaluation la plus fine possible des troubles de l’enfant/ du jeune.

Adaptations pour les classes de maternelle

  • S’assurer de la position correcte de l’enfant.
  • Accompagner l’enfant dans les exercices de motricité globale en décomposant les actions motrices et en le guidant oralement et physiquement.
  • Limiter la mise en jeu de la motricité oculaire et de l’exploration visuelle.
  • Oraliser, verbaliser et reformuler les consignes et décomposer les étapes des activités.
  • Accompagner physiquement (faire avec) l’enfant dans les activités de manipulation (Ex : tenir la règle/ le gabarit avec lui, sa feuille lorsqu’il découpe…).
  • Evoquer des images concrètes pour la réalisation de formes graphiques (rond -> ballon).
  • En peinture, proposer des feuilles grand format sur un plan vertical.
  • Valoriser son intention graphique plutôt que sa production.
  • Utiliser plutôt des gros feutres qui glissent bien.
  • Utiliser un guide-doigt (triangulaire) pour faciliter la prise du crayon, les crayons de forme triangulaire et/ou à trous.
  • Bannir les petits guide-doigts à empreintes, trop contraignants pour l’enfant.
  • Utiliser l’ordinateur (jeux et logiciels de dessin adaptés).
  • Insister tôt sur l’éveil de la conscience phonologique pour favoriser l’apprentissage de la lecture.
  • Insister sur la mémorisation de la comptine numérique. Aider pendant les activités de comptage, de dénombrement. Pointer les objets (mobiles) comptés par l’enfant. Ne pas insister sur l’apprentissage de l’écrit si l’enfant le refuse.
  • Utiliser un matériel concret constitué d’objets différents de couleurs différentes. Inciter l’enfant à les mettre dans une boite ou à les ranger sous forme de constellation (utilisation du dé).
  • Utiliser des constellations stables (dés) pour favoriser le comptage et des supports structurés plutôt que désorganisés.
  • Relier un nombre à une signification concrète (2 roues pour la moto, 4 roues pour une voiture,).
  • Ne pas inciter l’enfant à calculer sur ses doigts mais au contraire favoriser dès que possible l’apprentissage par cœur de petites opérations.
  • Respecter une éventuelle lenteur.

Quelques propositions d’adaptation pour les classes primaires et collèges

  • Privilégier une méthode syllabique pour l’apprentissage de la lecture..
  • Autoriser l’enfant à suivre la ligne avec son doigt ou un guide ligne pendant la lecture.
  • Limiter la prise de notes, supprimer la copie : l’écriture manuelle est en effet impossible à automatiser et reste très coûteuse en attention.
  • Privilégier des photocopies, textes à trous ou supports sur clé USB
  • Simplifier la présentation des documents : police Arial, Verdana, agrandie et espacée, interligne 1,5 ou double… et en limitant la quantité d’information par feuille A4.
  • Utiliser la même mise en forme et des repères stables.
  • Utiliser des surligneurs de couleur pour l’aider à prendre des repères visuels dans les textes.
  • Privilégier des cahiers avec lignes simples et larges (comme dans le papier à courrier).
  • Donner plus de temps ou limiter le nombre d’exercices.
  • Ne pas pénaliser l’enfant pour la présentation, la qualité de l’écriture, etc.
  • Aider l’enfant à s’organiser (cahiers, cartables) : guidance verbale, limiter le nombre de supports et proposer des codes couleur par matière.
  • Privilégier la pose des opérations en ligne en utilisant des couleurs différentes pour les unités, les dizaines (Cf. gabarits proposés par le Cartable Fantastique par ex.)
  • Utiliser la calculette pour limiter les difficultés de la pose et de la résolution d’opération (dans l’espace).
  • Favoriser le développement des stratégies de calcul mental : manipulation mentale des quantités, apprentissage par cœur de petites opérations.
  • En géométrie ne pas imposer les productions graphiques et insister verbalement sur les propriétés géométriques des objets.
  • Eventuellement aider, voire éviter l’utilisation d’outils comme la règle, le compas, l’équerre.
  • Utiliser des logiciels pour l’acquisition de certaines notions en géométrie.
  • Mettre en place un tutorat.
  • Pendant les évaluations, ne pas proposer d’exercices dans des domaines où l’enfant va toujours échouer.
  • Discuter de la mise en place d’un ordinateur en fonction de la rapidité et de la lisibilité d’écriture mais aussi du coût attentionnel.